Accueil

L’enseignement : De Charlemagne à la classe inversée

L’école et l’enseignement sont des portes ouvertes vers le savoir, l’indépendance et surtout vers la liberté. Liberté de choisir, mais aussi liberté de penser. Dans la majorité des pays occidentaux, cette liberté est non seulement un droit mais aussi un devoir. Mais quel chemin a parcouru le système éducatif depuis des siècles !

D’abord réservé à une certaine catégorie de personnes, sexiste pendant très longtemps, il a souvent été le vecteur de l’apprentissage de la religion. Ferry et les lois qu’il a fait promulguer ont changé les choses. D’une époque où seuls les hommes avaient accès à l’éducation dispensée par des maîtres dont le savoir ne pouvait pas être remis en cause, à aujourd’hui où c’est l’élève, sur une base fournie, qui développe son propre savoir, aidé en cela par un enseignant, le tout dans un esprit collaboratif et essentiellement centré sur l’élève, quel chemin l’éducation a-t-elle parcouru ?

IXe siècle : Charlemagne

invention-ecoleMême si c’est une croyance très répandue, ce n’est pas Charlemagne qui a inventé l’école. Malgré tout, il a grandement œuvré à sa démocratisation. En effet, au IXe siècle, il ordonne la création d’écoles dans beaucoup de grandes villes. L’enseignement se fait par des moines, en latin, et on y apprend l’écriture et la lecture, bien entendu, mais aussi la géométrie, l’astronomie et la musique. Les supports de cours étaient des parchemins et, à l’époque, seuls les hommes pouvaient accéder à ces apprentissages.

XIIe siècle : les universités

À la fin du XIIe siècle, début du XIIIe, les universités font leur apparition. Elles sont réservées à une certaine élite et sont gérées par des religieux. L’enseignement, sur base de livres, est composé de deux cycles. Le premier est consacré à l’enseignement général lié à la maîtrise du langage, le second est scientifique. Les matières sont sensiblement les mêmes qu’au ixe siècle, mais elles offrent en plus la possibilité de spécialisations telles que le droit, la médecine, les arts ou encore la théologie. Les femmes ne sont toujours pas intégrées dans ce processus d’enseignement.

XIXe siècle : Jules Ferry

Fin du XIXe siècle, Jules Ferry rend l’école obligatoire et gratuite. L’école laïque est née contrant l’influence de l’église catholique sur l’enseignement et offrant le savoir au plus grand nombre. C’est également l’époque de l’apparition des livres de lecture, des cahiers et des programmes pédagogiques. Les filles ont enfin accès à l’enseignement même si elles sont séparées des garçons. Dans les écoles de cette période, on apprendra les matières de base, l’orthographe, la grammaire, le calcul, la géométrie, etc. Les élèves masculins auront également des cours d’agronomie et de mécanique alors que ces demoiselles s’initieront à la couture et à la cuisine.

XXIe siècle : l’école inversée

ecole-moderneAprès de nombreuses années, la suppression de la séparation garçons-filles, l’arrêt des cours spécifiques liés au sexe des enfants, les multiples réformes des programmes pédagogiques, l’éducation cherche en permanence les meilleurs moyens de donner un maximum de savoirs à un maximum de personnes. L’avancée technologique, avec l’arrivée des ordinateurs, a amorcé le nouveau modèle en devenir : l’école inversée. Fini le maître qui enseigne et les élèves qui écoutent, enregistrent et apprennent. Fini les cours en journée et les devoirs le soir. Fini le remplissage des cahiers avec les leçons données et les cartables trop lourds. L’école inversée est interactive. Comme son nom l’indique parfaitement, elle inverse les activités de l’enseignement conventionnel. Les cours sont envoyés aux élèves de façon électronique. Ils visent ces cours le soir et le temps de classe est destiné à en parler et à les développer entre élèves avec comme maître de débat, le maître de classe. L’enseignement devient interactif et les élèves impliqués. Cette notion d’école inversée est de plus en plus testée et deviendra peut-être l’école de demain, tant l’idée d’associer les élèves, leur parfaite connaissance des nouvelles technologies et un enseignement « révolutionnaire » plaît au monde de l’éducation.

 

Les avancées technologiques, mais aussi l’évolution des mœurs, ont amené le système éducatif à considérablement revoir ses principes d’apprentissage. L’enseignant n’est plus le seul donneur de leçons. L’enfant n’est plus considéré comme une boîte vide qui doit être remplie de savoirs. Il est dorénavant associé à part entière à sa propre éducation. La prise en compte de l’intelligence des enfants et le changement de rythme d’apprentissage sont des avancées importantes qui feront que, peut-être, l’école redeviendra ce que Charlemagne ou Ferry voulaient qu’elle soit : une source de savoirs qui amènera les personnes à penser et à juger librement et sans ignorance.